« Le cerveau disponible » de Bernard Noël

Le cerveau disponible couvIl y eut, dans la longue histoire de la vie, un moment où notre espèce quitta le monde muet de l’immanence. L’apparition de la conscience et du langage marque le moment où l’être humain s’est temporairement séparé du règne animal, où la nécessité subitement s’est fait sentir de constituer un fonds de mémoire verbal à partir duquel a pu se déployer un nouveau regard dont la perspective n’a cessé de s’élargir depuis.

Dans ce concentré d’une réflexion rare, claire et précise, Bernard Noël examine les caractères d’un mal dont les effets sont orchestrés par les dominants depuis les écrans fixes ou mobiles. La constante monopolisation de notre espace mental a désormais tout d’un cancer qui se serait insidieusement généralisé et menacerait maintenant d’envahir les dernières « civilisations hors images » qui ont échappé au fléau.

Nous sommes à un tournant décisif de notre histoire qu’il s’agit d’aborder en pleine conscience et qui, si nous n’y prenons garde, pourrait bien devenir le point de basculement à partir duquel, fatiguée de nos excès, la vie se retournerait contre nous pour nous retirer ce qu’elle nous avait accordé sans compter : la possibilité d’être tout en restant conscients de ce que nous sommes…

Bernard Noël est une figure majeure de la littérature contemporaine. Depuis Extraits du corps au célèbre Château de Cène ― déjà gros des écrits politiques à venir ―, des notes sur la -peinture aux réflexions sur la perte du sens et la Sensure, il n’est rien qu’il ne se soit autorisé d’examiner afin d’en dénoncer les maux et les limites, comme aujourd’hui ce Cerveau disponible t-out récemment sorti de l’atelier d’écriture, à Manregny son lieu de résidence.

ISBN : 978-2-919568-55-0

29 pages – 5€

Un commentaire sur “ « Le cerveau disponible » de Bernard Noël

  1. Un sujet malheureusement trop souvent ignoré mais qui nous concerne tous. Les images remplaçant les mots, le mimétisme remplace la recherche du sens dans nos comportements. Ce livre nous donne, je pense, la ferme intention de ne pas se laisser voler notre liberté de penser: plutôt ne pas avoir de télé donc, mais échangeons nos idées!
    Merci à l’auteur et à l ‘éditeur, et surtout, continuez !

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