Tu quoque mi fili !

Le « camarade » Gorbatchev vient de rendre « l’âme ». Concert de louanges par chez « nous », silence de cathédrale en Russie, à propos de celui qui a fait imploser la dictature de l’empire « soviétique » au milieu des années 80. Mais, qu’en fut-il exactement ?
Gorbatchev, contrairement à ce qui est dit ici ou là, n’était ni un adepte du capitalisme à la mode de chez nous, ni un adepte de la fin de l’empire « soviétique ». C’était juste un homme de son époque, relativement jeune, souhaitant simplement arrondir quelques angles par trop saillants de la dictature dont il était le grand chef. Disons qu’il voulait benoîtement mener à bien quelques réformettes sans pour autant remettre en question l’essentiel d’un système. Il ignorait qu’une dictature, sauf à prendre le chemin de l’auto-destruction, ne se réforme pas.
Le « grand » Staline avait compris tout cela et c’est pourquoi il liquidait aussi bien ses plus serviles serviteurs (deux crocodiles dans le même marigot, ça en fait toujours un de trop) que ses bouffons bouffis d’idiotie « utile ».
Gorbatchev, comme il le craignait, lui aura donc, par-delà sa mort, planté un coup de couteau mortel dans le dos. Jules César avait déjà expérimenté la chose avec son fils adoptif. Mais contrairement à César, Staline avait fait un don de sperme au CECOS dictatorial et il eut été ravi d’avoir donné naissance à Poutine dont il est évident que ce dernier devra se garder aussi bien de ses serviteurs serviles que de ses bouffons bouffis d’idiotie « utile » à la mode Gorbatchev.
Putain, dictateur, c’est pas simple!

Article paru dans Le Monde Libertaire n°1843, octobre 2022