Le texte, qui constitue cet opuscule, a été publié pour la première a première fois en 1980. Il fut l’un des tout premiers à reprendre l’idée que l’insurrection qui secoua la Vendée en 1793 ne fut pas, comme l’Histoire officielle l’a complaisamment établi, une défense ardente de Dieu et du roi mais qu’il fallait y déceler des germes autrement plébéiens. Reprendre l’idée car, dès 1794, l’égalitariste Gracchus Babeuf considéra que l’insurrection vendéenne aurait pu être évitée et que la douloureuse « dépopulation », c’est-à-dire le massacre systématique des habitants du département, fut savamment orchestrée par le despotat robespierriste. Reprendre l’idée car, en 1909, le libertaire Pierre Kropotkine, s’il y décelait l’influence de l’aristocratie et du clergé, la manipulation de l’Angleterre et du Vatican, nota que l’insurrection prit rapidement un « caractère social », dirigé contre les nouveaux bourgeois des petites villes. Ces ouvrages et leurs grilles de lecture, indépendantes des dogmes dominants, furent discrètement oubliés. Tout comme l’essai de Michel Perraudeau fut, il y a trois décennies, systématiquement écarté. Il fallut attendre, quelques années plus tard, Michel Ragon et Pierre Péan – tous deux, comme l’auteur du présent livre, originaires des terres insurgées – pour que les propos novateurs, quittant les sentes de la conformité et de la bien-pensance, trouvent un écho. Il y avait alors nécessité à rééditer, trente ans plus tard, ce texte avant-coureur. Nécessité car le Soleil noir de la Vendée continue à briller, douloureusement, sur une République toujours muette, sourde et aveugle. L’auteur est universitaire et essayiste. Il a publié, aux mêmes éditions, Léo Ferré, poétique du libertaire (2008) et prépare un dictionnaire de l’individualisme libertaire.
116 pages, 10.00€
ISBN : 978-2-914980-96-8
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