Si un détenu se fait dessus un vendredi soir, il restera souillé… jusqu’au lundi matin !
La prison de Bédenac (Charente-Maritime), « bénéficie », depuis 2013, d’une unité de soutien et d’autonomie.
19 détenus, très âgés, très malades, très handicapés, ou les trois à la fois, y « séjournent ». Vieux, malade ou handicapé, n’est, en effet, pas une excuse pour échapper à la prison.
Depuis la loi Kouchner, la « Justice », dans ces cas-là, peut, néanmoins, se montrer « clémente » en prononçant une libération. Notre « camarade » Balkany, ayant légèrement maigri, en a bénéficié. Comme ce pauvre vieux Papon. Mais les 19 détenus actuels de Bédenac, dont un de 90 ans, plusieurs en fauteuils roulant… n’ont assurément pas le ramage de ces deux-là.
Du 26 mars au 22 avril dernier, Dominique Simmonot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, s’était rendue à Bédenac. Rapport accablant. Olivier Falorni, député de La Rochelle, vient de faire de même. Rapport accablant. Dans les couloirs, il avait croisé un détenu en fauteuil roulant, le jogging souillé d’urine. Il sortait d’un entretien avec deux infirmières. Mais ce n’est pas le boulot des infirmières, ni des surveillants, que de faire du « nursing ». Changer et laver les détenus incontinents handicapés. C’est celui des ADMR. Mais il n’y en a pas assez. Et elles ne viennent que trois fois par semaine, et pas le week-end, alors qu’il faudrait trois passages par jour. Et quant au médecin, l’actuel, vacataire, à 72 ans et il ne vient que de temps à autre.
Et, tout cela, qui est à faire dégueuler un vélo, se passe en France, un pays « civilisé », en 2021. Imaginez ce qu’il doit en être… ailleurs !
Soyons optimistes, en attendant la révolution qui… il n’est pas interdit à nos « camarades » matons, infirmières, ADMR, médecins… de se mettre en grève pour dénoncer le sort réservé à leurs « clients ». On peut bien rêver !

Billet paru dans Le Monde Libertaire n° 1836, février 2022