Sa longue existence militante durant, Rudolf Rocker (1873-1958) fut l’une des figures les plus attachantes et les plus pertinentes de l’anarchisme social de son époque. Un temps où, de conquêtes en défaites, le socialisme fluctua entre deux voies contradictoires : celle des adeptes de la prise du pouvoir par en haut et celle des partisans de la liberté par en bas. Si l’histoire du xxe siècle trancha, provisoirement, ce débat en faveur des premiers, on en sait désormais la conséquence: leur victoire détruisit les fondements mêmes de l’idée d’émancipation sociale. D’où la nécessité d’en revenir, en ces temps de catastrophes annoncées, à l’intuition initiale – et libertaire – de Rudolf Rocker et des vaincus de la « vieille cause ». Pour l’explorer et la creuser. C’est dans cette perspective que se situe, par exemple, Noam Chomsky, fin connaisseur de l’œuvre de Rocker, quand il écrit que «sa vision demeure aussi inspirante aujourd’hui qu’elle l’était quand elle a été proposée» et qu’«elle conserve toute sa valeur pour stimuler notre pensée et notre action de façon constructive».
À contretemps est une revue de critique bibliographique et d’histoire du mouvement libertaire qui paraît depuis 2001, «au gré des lectures, des envies et des circonstances». Les Éditions libertaires, désormais en collaboration avec nada éditions, lui consacrent une collection, intitulée « À contretemps », reprenant, sous forme thématique, l’essentiel des articles parus dans la revue. Après D’une Espagne rouge et noire et L’Écriture et la vie, cet ouvrage en constitue le troisième volume.
ISBN : 978-2-919568-31-4
297 pages – 18 euros
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