Les ruines d’Auschwitz ou la journée d’Alexander Tanaroff de Thierry Guilabert, préface de Pierre Sommermeyer
Pourquoi un livre consacré à la Shoah, et plus particulièrement à Auschwitz, aux Éditions libertaires? Qu’on me permette de citer ici notre camarade Pierre Sommermeyer: «Une grande tristesse me prend quand je constate que la pensée dont je me sens le plus proche – l’anarchisme – est, semble-t-il, incapable de produire la moindre réflexion sur la Shoah […] quand son existence même remit en cause – et pour l’humanité entière, auquel s’accorde le projet libertaire – la possibilité de vivre debout. » Nous autres, libertaires, sommes imbattables pour évoquer longuement la Révolution espagnole, le bel été de l’anarchie, la Retirada, la lutte contre Franco, cette période est notre fonds de commerce, notre page de gloire. Elle exerce sur nous une fascination inépuisable depuis bientôt quatre-vingts ans. C’est sans doute pourquoi nous sommes passés au travers d’une réflexion sur la Seconde Guerre mondiale, au travers de la Résistance, au travers de la Shoah. Nous n’avons rien su dire de l’événement le plus essentiel du xxc siècle. Mais, la Guerre d’Espagne n’est pas l’unique raison, il faut y ajouter chez certains d’entre nous, un vieux fond d’antisémitisme qui s’est nourri d’amalgames et de confusions, de clichés malveillants, et même parfois de combats généreux comme la lutte pro palestinienne. Parce qu’être juif ne veut pas dire obligatoirement être pratiquant ou même croyant, parce qu’être juif peut être simplement le signe d’appartenance à une communauté culturelle et le fruit d’une origine familiale, j’ai choisi en parallèle de cette évocation toute personnelle de la Shoah et d’Auschwitz de raconter la vie et le destin d’un Juif ukrainien, athée et anarchiste, mort à Birkenau : Alexander Tanaroff, le père du célèbre mathématicien Alexandre Grothendiek.
Thierry Guilabert vit dans l’île d’Oléron. Il est l’auteur de plusieurs romans, recueils de nouvelles et biographies historiques, en particulier aux Éditions libertaires : Les Aventures véridiques de Jean Meslier, Gracchus Babeuf la liberté ou la mort et Caracremada, vie et légende du dernier guérillero catalan, Grand prix ni dieu m maître 2013.
ISBN : 978-2-919568-63-5
150 pages – Cahier photos – 12 €
La presse en parle :
Sens : juifs et chrétiens dans le monde aujourd’hui, n°414, septembre-octobre 2017
Union pacifiste, n° 539, mai 2016
La Raison n°608 de février 2016
L’Iresuthe, n°37, printemps/été 2016
Lecture d’Ambroise Monod :
Une critique du livre sur le site Pensée Libre, les amis d’André Arru.
http://penselibre.org/spip.php?article1011
Livre magnifique, d’une belle justesse de ton, pudique, tout en émotion retenue, sans lyrisme intempestif, qui apprend tout ce qu’il y a à savoir sur Alexander Taranoff.
Malheureusement entaché, comme d’habitude, par des coquilles (très peu).
Armand